Fils de Gabriel et d'Anne BRUNET, Jean Louis est né le 18 septembre 1884 à Badens (Aude - 11)
Lors du conseil de révision à Capendu en septembre 1904, il est déclaré apte. Son n° matricule au recrutement est le 224/Narbonne.
Il effectue son service militaire à partit du 7 octobre1906 (ayant été ajourné en 1905 pour état de faiblesse) au 22ème bataillon alpin des chasseurs à pied, caserné à Albertville (Savoie)
Il se marie vers 1909 avec Marie Jeanne DURAND, née à Trèbes en 1888, fille d’un limonadier, installé quelques années à Trèbes. Ils auront un enfant: Gabrielle, née en août 1910
Il exerce le métier de cultivateur, probablement à Badens.
Il décède le 17 décembre 1914, tué l'ennemi à Auchy-lez-La Bassée (Pas-de-Calais)
Jean-Louis CAFFORT est mobilisé le 4 août et doit se rendre au dépôt du 80° RI à Narbonne (Caserne Montmorency). De fait, il est incorporé au régiment de réserve, le 280° RI. composé, en majeure partie, de réservistes de l'Aude, du Tarn, des Pyrénées.
Le 12 août le régiment est complètement constitué, prêt à gagner la frontière. Deux bataillons, huit compagnie le constituent. Il appartient à la 66ème division. Jean-Louis appartient au 6ème bataillon - 24ème compagnie.
Le 13 août, le régiment s'embarque à Narbonne pour gagner son point de concentration. Le 14, il est à Montbéliard, et fait partie de l'armée d'Alsace.
Le 16, il prend sa marche vers la frontière; Sochaux, Chavanes, Gidvillers sont les étapes de cette marche d'approche pendant laquelle il a la joie de fouler aux pieds, après quarante-quatre années d'oppression, la vieille terre d'Alsace française.
Le 19 août, il marche au canon, relève en plein combat, à Zillishein, le 97e d'infanterie alpine fortement éprouvé, continue l'attaque, progresse de plusieurs kilomètres et garde le contact aux avant-postes pendant la nuit du 19 au 20 août. Au cours du combat, trois officiers et une trentaine de sous-officiers et soldats sont tués.
Le 14 octobre, le 6e bataillon, qui est en tête, débarque à Annequin (Pas-de-Calais) et reçoit l'ordre d'attaquer Vermelles par le sud, dès son arrivée.
L'attaque est déclenchée vers 16 heures, par un temps brumeux, sans préparation, en liaison avec le 296e à droite et le 285e à gauche. Elle est arrêtée, dès le début, par les Allemands qui opposent une résistance acharnée sur tout le front d'attaque et plus particulièrement sur la gauche (voie ferrée d'Auchy-les-La-Bassée). Entre temps, le 5e bataillon, débarqué à La Bourse, se dirige sur Annequin pour renforcer le 6e qui a déjà éprouvé, au cours de son attaque, des pertes sérieuses.
Les unités engagées restent sur les positions en arrière du puits noir de la fosse 10, dans la boue, sous la pluie, sans la moindre tranchée, le moindre abri et sous les balles et , les obus que les Allemands ne ménagent pas.
L'attaque de Vermelles est reprise le 15; elle subit le même sort que la veille; les 18e et 20e compagnies sont rapidement envoyées sur la gauche du 6e bataillon pour combler un vide qui s'est formé au cours de l'attaque entre le dit bataillon et le 5° bataillon du 285e R. I. Une nouvelle attaque recommencée le 16, en vue d'un mouvement tournant vers le nord du village de Vermelles, est encore arrêtée net par les Allemands qui ont disposé sur leur front de nouvelles mitrailleuses et font feu en même temps sur nos unités par le sud, par l'est et par le nord-est.
L'artillerie allemande a également été renforcée; de nombreuses pièces de 77 se sont révélées dès le commencement du combat. Les pertes de cette journée sont grandes ; quelques unités, qui ont réussi malgré tout à gagner quelques mètres de terrain, le gardent opiniâtrement.
Du 17 octobre au 6 décembre, les deux bataillons se remplacent de 4 en 4 jours sur les positions qu'ils organisent; ils effectuent des travaux d'approche entre Annequin et Vermelles, menaçant sérieusement l'ennemi d'un encerclement par son aile droite. Le bataillon de première ligne du 296e, qui est à droite, a réussi à occuper les abords immédiats du château et de la brasserie de Vermelles.
Le 18 octobre, le commandant du 5ème bataillon est tué par un éclat d'obus.
Dans la nuit du 6 au 7 décembre, les patrouilles envoyées par la 18e compagnie rendent compte qu'elles ont séjourné à proximité de la première ligne allemande sans être inquiétées; elles n'ont entendu aucun bruit et, n'ont reçu aucun coup de feu. Un sous-lieutenant réussit à pénétrer dans cette première ligne avec un groupe de volontaires de la 18e compagnie; au petit jour, il pousse une reconnaissance hardie en avant et arrive ainsi à atteindre la voie ferrée de Vermelles à Auchy, distante de 1.500 m environ de la position de départ. Au cours de cette reconnaissance, un groupe d'arrière-garde allemand du 114e bavarois, commandé par un officier, est entièrement anéanti. Le lieutenant combat sur la voie ferrée jusqu'à l'arrivée des renforts et, vers 10 h, la nouvelle ligne du bataillon est établie parallèlement à la voie ferrée.
Un commandant de l'infanterie coloniale, vient prendre le comman-dement du 5e bataillon.
En raison de la résistance irréductible rencontrée par le régiment de gauche (le 285e) qui ne peut avancer à l'est de Cambrin, il est reconnu impossible de continuer la marche en avant; à partir du 8 décembre, le régiment effectue de nouveaux travaux d'approche qui sont poussés, chaque nuit, vers l'ennemi et organisés défensivement au fur et à mesure de la progression; on en arrive ainsi à se fixer définitivement sur le glacis au sud-ouest de la fosse 8 de Béthune, pendant que les Allemands travaillent également et s'organisent devant Ulluch.
Le 16 décembre, la 58ème division de réserve dont fait partie le 280ème RI, rattachée au 21ème corps d’armée, attaque sur la voie ferrée Vermelles – La Bassée, au nord de l’embranchement d’Annequin: l’objectif a en fait pour but de détourner l’attention de l’ennemi et de l’obliger à déplacer ses réserves.
L'attaque se poursuit le 17 et elle est fatale à Jean Louis CAFFORT, il est tué.
Poursuivant sa marche vers Mulhouse, le régiment cantonne le 20 et le 21 août à Froëningen, à Flaschlanden; le 22 et le 23, il assure la couverture à Brulach. Cependant, les événements se précipitent sur tout le front et il faut retraiter, c'est l'ordre; le 280ème reprend la route de l'ouest, passe à Brunstatt, Zillishein, arrive à Montreux-Château et à Bart où il cantonne jusqu'au 28 août. Le régiment assure ensuite le service de grand'garde à Etapes, le 29 et le 30, se rend à Fesches-l'Eglise le 31, où il reconnaît ses emplacements de combat. Jusqu'au 9 septembre, il est en grand' garde à Grandvillers, Thiaucourt, La Vacherie ou en réserve à Fesches-l'Eglise. Le 10, il se met en marche sur Arnould, par Grandvillers, cantonne le 11 à Giromagny, le 12 à Thillot, le 13 à Gérardmer et arrive le 14 à Arnould où il reste au repos jusqu'au 15. Du 16 au 20, il prend les avant- postes à Rossberg (col du Bonhomme); le 21, il cantonne au Poncey, puis, du 22 jusqu'au 30 septembre, il est logé dans les baraquements à Corcieux et à la caserne de Fraize. Le 24, le colonel est remplacé.
Le 30 septembre au soir, le régiment part pour Soesseux. Le 5ème bataillon prend les avant-postes dans la région d'Herbaupaire et Luce, les quatre compagnies en ligne; le 6ème bataillon campe au bois des Romains. Il reste dans cette situation jusqu'au 4 octobre et est relevé à 2 h, par le 253e B.I. il rentre à Arnould et part pour Bruyères le 5.
Le 6 octobre, les 280°, le 281° et le 296° quittent la 66ème division pour passer à la 58ème. Le 7, embarquement du régiment en chemin de fer. Le 5ème bataillon débarque à Tricot le 8, cantonne à la Monchel le 9, le 10 à Haugest-en-Santerre, le 11 à Sailly-le- Sec, le 12 à Louvencourt, le 13 à Izel-le-Hameau où il est rejoint par le 6ème bataillon qui, après avoir débarqué à Dampierre, cantonne le 9 et le 10 à Velles-Perennes, le11 à Haugest-en-Santerre, le 12 à Méricourt et le 13 à Izel-le-Hameau.
Le régiment est embarqué en auto le 14 au matin et transporté dans la région de Béthune.
1ère bataille d'Artois
À la fin de novembre, les généraux Joffre et Foch ont décidé de reprendre l’initiative sur le front ouest (Artois et Champagne), en s’appuyant sur la reconstitution des unités et des approvisionnements en munitions, en voie d’achèvement. Ils veulent s’emparer de Lorette et de Vimy puis, si cela possible, repousser l’ennemi au-delà de la frontière, et souhaitent débuter l’opération dès le 15 décembre. Le plan prévoit deux offensives principales et quatre secondaires. L’une d’elles, du 17 décembre 1914 au 17 janvier 1915, s’appuie sur le rôle de la Xème armée en Artois.
Par ses instructions des 12 et 13 décembre, le général Maud’huy, qui la commande, a fixé un objectif précis : la rupture du front ennemi au point 140, au lieu-dit "La Folie".
Les attaques doivent être menées en direction du bois de Berthonval par le 33e corps d’armée renforcé de la 45e division, par le 21e corps d’armée sur l’axe Aix-Noulette – Souchez, enfin par le 10ème corps d’armée au nord-est d’Arras. Le 1er corps de cavalerie se tient prêt à exploiter le succès et l’armée britannique doit coopérer à l’action, tout au moins par le biais du corps indien qui forme son aile droite.
L’attaque proprement dite doit être lancée le 17 décembre et comporter trois phases successives :
- le premier jour, on s’emparera de la crête de Carency-La Targette,
- le deuxième de la route Souchez-Arras,
- le troisième, enfin, des hauteurs 140.
<<<< Extraits du JMO du 280° RI pour la journée du 17 décembre AAA
Jean Louis CAFFORT est tué le 17 décembre 1914, lors de l'assaut de sa compagnie (24ème - 6ème bataillon), tué à l'ennemi sur le territoire de la commune de Auchy-lez-La Bassée (Pas-de-Calais) aujourd'hui Auchy-les-mines.
Aucune sépulture n’est connue des autorités militaires. Comme beaucoup, son corps n'a probablement pas pu être ramené, puis oublié dans le no man's land entre les deux camps. Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et anonyme placé dans une fosse commune, un ossuaire, peut-être dans le cimetière de guerre dans les environs du champ de bataille.
Peut-être se trouve-t-il dans la nécropole nationale N.D. de Lorette , commune d'Alain-St Nazaire (Pas de Calais), c'est le plus vaste des cimetières militaires français: 40 058 corps y reposent dans des tombes individuelles et dans sept ossuaires. Sa surface est de 25 ha. Deux grandes allées, bordées par les rangs de tombes individuelles forment, en se croisant, une vaste esplanade, vouée aux célébrations. De part et d'autre, deux imposants monuments : la tour-lanterne (haute de 52 mètres, avec son phare visible à plusieurs kilomètres à la ronde) qui abrite une crypte ayant recueilli les corps de plusieurs milliers de soldats non identifiés, et la chapelle, œuvre de Louis Cordonnier.
Son acte de décès est transcris dans les registres d'Etat-civil de la commune de Badens (Aude) à la date du 23 février 1915.
Son nom est gravé sur le monument aux morts de la Commune de Badens (voir ci-dessous).