Fils de Pierre, boulanger et d’Anne DAYDÉ, René est né à Trèbes le 19 octobre 1894. Il fait donc partie de la classe 1914.
En vertu d’un décret signé en janvier 1914, les opérations du Conseil de révision ont lieu au printemps 1914. Pour lui, c’est à Carcassonne qu'il a eu lieu, il est déclaré apte au service armé et son n° matricule au recrutement est le 759/Carcassonne.
La classe 14 est appelée à partir du 1er septembre 1914. Soldat de 2ème classe, il est affecté au 53ème RI. Après quelques semaines de formation au dépôt du régiment à Perpignan, il rejoint son régiment au front le ? ( à vérifier)
Il n'est pas impossible que ce soit le 23 novembre.
Il est tué à l’ennemi le 21 décembre 1914, dans les combats du Bois 40, au nord ouest de Wijtschate, près de la Chapelle Kroonaard et au sud de Woormezeele. Il venait d'avoir 20 ans et pour lui la guerre n'aura durée que 29 jours ! (à vérifier)
Le 53ème régiment est relevé le 20 novembre va cantonner à Reninghelst. (Pour le événements précédents voir les fiches des 6 trébéens de ce régiment morts précédemment: Alcide CASTEL, Joseph GUILHEM et François GUIRAUD en août; Joseph FAGES, Jean Marie MONS, Adolphe FRANQUES en novembre).
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C'est durant ce temps de repos que, le 23 novembre, le régiment accueille les bleuets de la classe
14.
Le 26 novembre, le régiment reformé reçoit l'ordre de se porter en face du bois 40 occupé par les Allemands. Il a pour mission de coopérer à une attaque générale sur le bois 40.
Dès le 25, l'attaque a été préparée par l'artillerie. Le 26 (ou le 27) les 5ème et 8ème compagnies, sous les ordres du capitaine d'ARBLADE, commandant le 2ème bataillon, s'élancent les premières à «l'assaut», accompagnées d'une demi-section du génie qui doit détruire les réseaux de fil de fer ennemis. A peine sorties des tranchées, ces compagnies sont soumises à un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses venant du bois et les prenant en écharpe. Les pertes sont nombreuses et le capitaine BOHER qui, le premier, s'était porté en avant à la tête de sa compagnie, tombe frappé mortellement. Ils avaient réussi à gagner 120 mètres de terrain. Impossible d'avancer davantage; ils se terrent et les fractions posent des réseaux pendant la nuit en avant de la tranchée qu'elles venaient de creuser.
Le 1er décembre, le régiment est relevé par le 143ème RI et va occuper des tranchées aux abords de la ferme Eichkof et du chemin de Sint-Eloois au château de Hollebecke.
Des échauffourées assez dures ont lieu les 3 et 4 décembre et, le 9, le régiment se rend au repos à Boeschèpe.
Le 14, une offensive, en liaison avec les Anglais, doit être entreprise par toute la VIIIème Armée en direction de Hollebecke et Hauthem. La 63ème Brigade attaque par régiments accolés. Le 53ème ayant un bataillon en première ligne (3ème bataillon sous le commandement du capitaine NICOLAI) doit attaquer le bois du Confluent. A 7 h 45, malgré une violente préparation d'artillerie, le bataillon se porte en avant, mais ne peut franchir, en raison de la violence de la mitraille ennemie, les réseaux de fil de fer de la première ligne et est obligé de se positionner dans des tranchées abandonnées et remplies d'eau. Impossible d'avancer dans le jour, mais, à la faveur de la nuit, le 3ème bataillon se porte en avant et réussit à gagner du terrain qui, rapidement, est organisé. Le 15 décembre, il est relevé par le 2ème bataillon de chasseurs.
Le 16, suite à la relève en première ligne, c’est de nouveau le régiment qui attaque le bois 40 et réussit, malgré la violence du feu ennemi, à s'avancer à 80 mètres environ de la lisière du bois. Au cours de cette attaque, le 53ème a subi des pertes sérieuses; parmi les morts se trouvait le brave capitaine LAFFITEAU, commandant la 8ème compagnie, tué au moment où, avec un calme et un sang-froid remarquables, il disposait sous le feu ses sections pour l'attaque.
Les échauffourées autour du bois 40 se poursuivent ainsi que les arrosages d'artillerie.
René PONS, le bleuet trébéen de 20 ans est tué, le 21 décembre, non loin de Sint Eloois, moins d’un mois après son arrivée au front. C’est le 8ème trébéen, tué à l’ennemi, en deux mois dans cette 1ère bataille des Flandres, qui se tient dans des conditions épouvantables de froid, de pluie, de boue...
Cette lutte perpétuelle, alternant avec de courts repos, se poursuit avec tenacité dans les tranchées à l'est et au sud d’Ypres jusqu'au 17 janvier.
René Alfred Marius PONS est mort, tué à l'ennemi, le 20 ou 21 décembre 1914 (le 21 selon la fiche MdH), lors d'affrontements dans le bois 40 entre les villages de Voormezeele et de Wistchaete. Il venait d'avoir 20 ans.
Le corps de René ne sera pas récupéré ou pas identifié. Aucune sépulture n’est connue des autorités militaires.
Son décès est retranscrit dans le registre d’état-civil de la commune de Carcassonne, en date du 22 novembre 1915.
Son nom n’est pas gravé sur le Monument aux morts de Trèbes, mais sur la "Plaque du souvenir" en marbre, placée dans le square de l’Armistice aménagé en 1951 sur le parvis, face à l'entrée de la cathédrale Saint-Michel, à Carcassonne.
^^^ Monument en souvenir des régiments du sud,
venus défendre la Belgique
Extrait du JMO du 53° RI à la date du 20 et 21 décembre AAA