Les opérations de mai et juin, en Artois, ont eu pour but primordial, tout en recherchant sur un point sensible la rupture du front adverse, de venir en aide à nos alliés russes en retenant devant nous le plus possible de forces allemandes; en même temps elles devaient assurer à l'Armée italienne la sécurité nécessaire dans la période délicate de sa mobilisation et de sa concentration.
Le plan comporte une attaque principale menée par 3 Corps d'Armée, ayant pour objectif la crête de Vimy (cotes 119, 140, 132), et appuyée par 2 attaques de flancs, l'une au nord, visant la crête de Notre-Dame de Lorette et l'éperon nord de Souchez, puis la cote 119; l'autre au sud, ayant pour objectif les cotes 96, 93 et s'étendant jusqu'à la Scarpe. La crête de Vimy, objectif principal, domine toute la plaine qui s'étend jusqu'à Douai, et la tient sous son canon.
La préparation d'artillerie commence le 4 mai. Elle comprend une préparation d'artillerie lourde de plusieurs jours dans le but de démolir les points fortifiés, puis une préparation immédiate d'artillerie lourde et d'artillerie de campagne combinées, ayant pour objet de détruire les défenses accessoires et de battre les coins du terrain susceptibles d'abriter des réserves.
Mais le temps étant devenu très mauvais les 6 et 7 mai, le commandement décide de reporter l'attaque au 9.
Le 9 mai, l'attaque principale est menée sur un front d'environ 19 km, en prenant pour objectif la ligne générale cote 140, La Folie, Thélus, Bailleul, Point du Jour, et appuyée à gauche par une attaque de flanc dans la direction générale de Loos, cote 70, Annay. De leur côté, les Anglais attaquent au nord-ouest de La Bassée.
Le 9 à 4h30, le jour s'est levé radieux; déjà, la veille, le soleil et le vent ont asséché la boue qui rendait la circulation difficile dans les boyaux. A 6 heures, la préparation d'artillerie commence et acquiert toute son intensité. A 10 heures, l'artillerie allonge son tir, l'attaque d'infanterie se déclenche...
En définitive, si l'offensive d'Artois n'a pas atteint l'objectif final assigné, elle n'en obtenait pas moins des résultats importants.Après avoir enlevé des positions ennemies, puissamment organisées, sur un front de 6 km et une profondeur de 3 à 4, les armées ont fourni de sérieux efforts et conquis d'importants trophées : 7450 prisonniers, 24 canons, 134 mitrailleuses.
Mais nos succès avaient été très chèrement achetés, pour la période du 9 mai au 16 juin, nos pertes atteignaient les chiffres de 2 260 officiers, dont 609 tués, et de 100 240 soldats, dont 16 194 tués, 63 619 blessés, le reste disparu.
Cinq trébéens furent victimes de ces combats, dont 3 qui avaient plus de 35 ans et qui se trouvaient dans le même régiment de réserve, le 280ème RI, celui de Louis BARTHAS.
- Bernard SURRY, né le 15 mars 1882, officier au 59ème R.I., est tué à l'ennemi le 8 mai 1915 à Roclincourt (Pas-de-Calais)
- Jacques PONT, né le 18 janvier 1887, sergent au 2ème régiment de Marche du 1er régiment étranger est mort, des suites de ses blessures, le 14 mai 1915, à Aubigny dans le Pas-de-Calais
- Paul LOUBET, né le 26 juillet 1879, soldat au 280ème R.I., est tué à l'ennemi le 30 mai 1915 à la fosse Calonne devant Aix-Noulette (Pas-de-Calais)
- Joseph PRADELLES, né le 19 mars 1879, soldat au 280ème R.I., est tué à l'ennemi le 5 juin 1915, à l'est d'Aix-Noulette (Pas-de-Calais)
- Maurice RIBES, né le 22 juillet 1892, soldat au 59ème R.I., est mort des suites d'une maladie contractée au service dans les tranchées, le 12 juillet 1915, dans les services de l'hôpital militaire de Doullens (Somme)
- Casimir LOUPIA, né le 7 juin 1879, soldat au 280ème R.I., décède rapidement des suites de ses blessures le 14 juillet 1915 dans l'ambulance installée à Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais)