Adrien BLATGÉ  1875/1916

fantassin 1915

fantassin 1916

Adrien BLATGÉ, fils d’Antoine et de Bertrande FO(AU)SSAT, est né le 25 octobre 1875 à Arzens (Aude).

 

Ses parents se trouvent à Sainte-Eulalie (Aude) entre les années 1878 et 1890. Ses frères Léon et Pierre Paul et sa sœur Pauline y naitront

 

Exerçant la profession de métayer, il réside avec ses parents dans le hameau d’Herminis (commune de Carcassonne) en 1895.

 

Lors du conseil de révision de sa classe, en 1895, à Carcassonne, son n° matricule au recrutement est le 535.

Ajourné en 1896, pour faiblesse, il est finalement exempté du service militaire en 1897 pour amblyopie congénitale.

 

Entre 1900 et 1910, la famille réside à Millegrand (commune de Trèbes). Lui-même semble résider à Badens à partir de 1905.

 

Il s’est marié vers 1904, probablement à Badens, avec Catherine PIBOULEAU, d’où au moins un enfant, Julien né en 1905 à Badens.

 

Il décède le  25 mai 1916 à Douaumont, il avait 40 ans.    


Le 16 mars 1915, il est affecté au 111ème Régiment d’infanterie. Ce régiment est habituellement caserné à Antibes. Il appartient à la 57ème Brigade d’Infanterie (29ème Division 15ème Corps d'Armée). Il est constitué de 3 bataillons.

 

Lorsqu’Adrien rejoint son régiment, celui-ci est dans la région de Verdun depuis octobre 1914 et y restera toute l’année 1915 (Bois des Forges, Mort-Homme, Béthincourt, Raffécourt, forêt de Hesse, Avocourt, bois de Malancourt...

                                                                             

                                                                                              Bois des Forges en 1915 >>>>     

 

Dans la nuit de 16 au 17 mai, le 294ème RI relève en première ligne le 108ème RI, dans et autour de l’ouvrage de Thiaumont. Toute la journée du 18, il y a de nombreux échanges très violents d’artillerie bombardement des lignes.

Le 19 mai et 20 mai, le JMO note un très beau temps, mais aussi des bombardements des lignes très violents. Le 294ème RI perd 4 sous-officiers tués, et 2 blessés et 10 hommes de troupe tués, 50 blessés et 1 disparu.

Le 21 mai, la 112ème brigade, voisine de gauche lance une attaque sur la tranchée Balfourier.

Le 22 mai la 111ème brigade doit attaquer les tranchées Derrien, Rivalain ayant pour objectifs les tranchées Postdam et Dixmude, pendant qu’un Groupement de Zouaves et de tirailleurs attaquera le fort de Douaumont. Le 6ème bataillon et 2 sections de mitrailleurs sont en première ligne pour attaquer la tranchée de Postdam. les tirs d’artillerie en préparation commence le 21 mai, de 13 à 19h, puis reprennent le 22 de 6h à 11h45.    

A compter du 23 septembre 1915, Adrien BLATGE est affecté au 294ème RI, le régiment de réserve du 94ème. Celui-ci est habituellement caserné à Bar-le-Duc. Il appartient à la 111ème Brigade d’Infanterie, (56ème Division - 3ème Groupe de Réserve). Initialement constitué de 2 bataillons, un 3ème lui est adjoint en juillet 1916 (avec des hommes venant du 354ème RI, mais aussi d’autres unités).

 

Le 25 septembre 1915, le régiment participe à l’offensive Champagne: Épine de Védégrange, nord de Souain, bois Guillaume, bois du Sultan, ouest de la ferme de Navarin. Le 27 il attaque la tranchée des Vandales, puis bois P48, nord de Souain de novembre à décembre.

 

Il y reste durant l’hiver et le printemps 1916 au nord de Souain, saillant de Bonnet-l’Evêque. Le 15 mars il participe à l’attaque du Bec de Canard. Du 7 au 10 mai le régiment est au repos. Le 11 mai il est transféré en automobile à Laumont, puis au «moulin brulé» et va cantonner dans la citadelle de Verdun.

L’attaque est programmée à 11h55. L’artillerie alle-mande réplique en bombardant le ravin des Dames et les environs du fort. A l’heure prévue les compagnies d’attaque débouchent malgré les tirs de barrage et subissent de lourdes pertes. Elles mettent pieds dans les tranchées de prévues, mais sont repoussées. Elles doivent revenir au point de départ. Les troupes de garde dans les tranchées de premières lignes subissent aussi de lourdes pertes. Au total 2 officiers et 6 sous officiers et 28 hommes tués et 6 sous officiers et 87 blessés plus 12 disparus pour ce seul régiment, le 354ème ayant des pertes encore plus lourdes.

 

La nuit du 22 au 23 est très agitée ainsi que toute la journée du 23. de nombreux tirs de barrage sont effectués. Vers 17 h ce sont trois attaques allemandes successives qui sont bloquées (ravin de la Dame et autour du fort. (22 tués, 56 blessés  et 6 disparus.

 

Le 24, les allemands attaquent le fort. les attaques sont repoussées mais encore de fortes pertes 2 officiers blessés, 5  hommes tués, 93 blessés et 12 disparus.

 

Le 25 mai le 5ème bataillon du 294ème occupe le boyau Jounel, ferme de thiaumont incluse. Les bombardements sont intenses toute la journée principalement sur la ferme. Des reconnaissances allemandes s’infiltrent et arrivent jusqu’à la ferme. Ordre formel est donné de contre attaquer et de reprendre les bâtiments. Un peloton s’y glisse et en chasse les occupants. A 14h une forte attaque a lieu et 3 vagues successives sont repoussées. Les combats continuent.

 

De nouveau le bilan est lourd pour cette journée: 1 officier tué, 2 blessés; 2 sous-officiers sont tués et 13 blessés; 49 hommes tués dont Adrien BLATGE, 94 blessés et 11 disparus.

(Les pages concernant l’activité du régiment du 23 au 27 mai sont manquantes dans le JMO mis en ligne par le SGA). 

 

  


 

Adrien BLATGE est tué à l’ennemi dans la ferme de Thiaumont, commune de Douaumont (55), situé entre le hameau de Thiaumont et le fort de Douaumont, le 25 mai 1916, il a 40 ans. Il vient de passé 15 mois au front, malgré ses problème de vue.

   

 

Aucune sépulture n’est connue. Les autorités militaires ne semblent pas connaître son lieu de sépulture. A-t-il été abandonné sur le terrain, et enterré à la va-vite par les troupes allemandes, a-t-il été enseveli dans un bombardement, son corps n'-a-t-il pas pu être identifié ? Comme beaucoup, son corps n'a probablement pas pu être ramené, puis oublié dans le no man's land entre les deux camps. Plus tard, s'il a été retrouvé, il n'a pu être identifié et anonyme placé dans une fosse commune, un ossuaire, peut-être dans le cimetière de guerre dans les environs du champ de bataille. Eventuellement celui de Douaumont qui abrite les restes de 130 000 soldats inconnus.

 

Son décès est transcrit dans le registre d’Etat-civil de la commune de Badens, le 10 août 1916.

 

Son nom est gravé sur les Monuments aux morts de Trèbes et de Badens.

 

Un frère d’Adrien, Léon, comme nous l’avons déjà vu, avait été tué en 1915