Adrien GIBERT (1877/1918)

Fils de Guillaume, natif de Trèbes et de Louise Élisa CHAUVET, native de Vieillevigne, domiciliés à Trèbes en 1897, Adrien GIBERT est né le 20 juillet 1877 à Trèbes (Aude). Il y passe toute son enfance et  y réside toujours en 1897. Il exerce le métier de cultivateur à cette époque.

 

Trèbes est voisine de Carcassonne au sud de la France à 6 km à l'est e. Son emplacement stratégique sur la route entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis le néolithique. La ville se trouve dans un couloir entre la montagne Noire au nord et les Corbières à l'est, la plaine du Lauragais à l'ouest et la vallée de l'Aude au sud. Sa superficie est de 16,36 km² ce qui est l’une des grandes communes de l'Aude. Ses autres voisines sont Berriac, Bouilhonnac et Villedubert. Elle comptait 2000 hab. en 1914.

 

Lors du conseil de révision de sa classe (1897), à Capendu, son n° matricule au recrutement est le Narbonne / 42 (et non 297, comme indiqué sur la fiche du SGA). Jugé « bon pour le service armé », Adrien effectue son service militaire du 15 novembre 1898, jusqu’au 21 septembre 1901, au 142ème Régiment d’infanterie (Mende / Lodève).

 

Il réside après son service militaire à Montpellier en 1903 et 1904 (11 rue de la République), où il se marie le 18 février 1903 avec Rosa Marie Augustine CHAUVET

 

Il revient habité à Carcassonne ensuite.

 

Il décède le 15 juillet 1918, près de Chatillon-s/marne (51)    


Fantassin territorial en 1914                                                       et en 1916

 

 

A la mobilisation, il est affecté, le 3 août 1914, au 122ème Régiment d'infanterie territorial (R.I.T.) constitué à Montpellier, mais reste en disponibilité jusqu’au 26 septembre 1914.

 

Le 122ème RIT, un régiment de "pépères", comme on le disait à l'époque, est composé de 3 bataillons, puis de 2 en septembre 1916. Son effectif au 1er septembre 1915 est de 52 officiers et 2856 h. Rattaché à la 97ème division d’infanterie territoriale d’octobre 1914 à août 1915, puis au 5ème C.A. jusqu’en août 1918.

 

Il est appelé le 27 septembre, mis à l’entraînement puis transporté avec son régiment à la défense du camp retranché de Paris d’octobre 1914 à avril 1915 où Adrien avec son régiment participe au creusement de tranchées dans le secteur de Pontoise-Trilport. En mai 1915, les bataillons se séparent et participent à des actions de défense et des travaux d’organisation.

1er bat. (auquel appartient Adrien car il est affecté à la 3ème compagnie): La Charmeresse, pont des Quatre-enfants, forêt de Hesse

2ème bat. Argonne secteur de Malancourt

3ème  bat. Argonne secteur de Avocourt

 

 

En mai et juin 1918, l’armée allemande lance une grande offensive, pour tenter de rompre le front français et en finir… Le 122ème RIT participe pour le première fois directement à la bataille à Dormans.

 

Le 18 juin, le 1er bataillon du 122ème R.I. cantonne à Damery. Le 21 juin, il est mis à disposition, en cas d’attaque, à la 120ème D.I. d’infanterie, pour organiser les défenses de la ligne des réduits. La 3ème cie , à laquelle appartient Adrien, et où il est devenu caporal, cantonne à Villers-sous-Châtillon. Les compagnies travaillent à l’organisation des réduits.

 

Le 24 juin, le 1er bataillon (et donc la 3ème compagnie à laquelle appartient Adrien) fait mouvement et va cantonner à Châtillon-sur-marne.

 

Le 7 Juillet, le 1er bataillon (1ère et 3ème compagnies) font de nouveau mouvement et vont cantonner à Reuil où ils arrivent à 23h.

 

Le 8 juillet, la 3ème cie retourne à Villers-sous-Châtillon.

 

Le 12 juillet, la 3ème est maintenant à la disposition de la 8ème D.I., sa mission est l’organisation et la défense des positions de résistance dans son secteur.    

l'étoile rouge marque le lieu approximatif où se trouvait la 3ème compagnie

au moment de l'attaque allemande

 

Le Caporal Adrien GIBERT est tué à l’ennemi sous un bombardement, disparu entre Vandières et Chatillon-sur-Marne le 15 juillet 1918, il allait avoir 41 ans. Son corps sera retrouvé ultérieurement, bien après la fin des hostilités.

 

En effet, son décès doit-être confirmé par un jugement du tribunal de Carcassonne en date du 25 mai 1921 est porté dans le registre d’Etat-civil de la commune de Carcassonne en date du 31 mai 1921.

 

Son corps semble avoir été restitué à la famille le 7 juillet 1921

 

Adrien GIBERT serait donc inhumé dans un caveau familial (ou à Carcassonne - ou dans le cimetière municipal de Trèbes - à rechercher)

 

 

Le régiment se reforme le 1er septembre, date à laquelle il reçoit son drapeau. A partir de cette date ils sont en Argonne: Rendez-Vous-de-Chasse, forêt de Hesse, tranchée du Buisson où ils creusent des boyaux, aménagent les centres de résistance, coupent les arbres, transportent du matériel, fabriquent chevaux de frise, claies et caillebotis… jusqu’en mars 1916.

 

Puis d’avril à juillet ils sont à La Chalade et dans la Forêt de Hesse, au sud d'Avocourt, .

 

Le 3ème bataillon est dissous le 30 août 1916.

 

A partir de septembre 1916 jusqu’en novembre, ils sont dans la Somme: secteur de Maricourt pour la construction de baraques, le transport de munitions, puis à Bray/Somme, ravin de Fargny, ravin de Maurepas, du Bois-Vieux, Curlu. En décembre, retour dans la Marne, secteur de Reims.

 

De janvier à juin 1917, Adrien est avec le 122ème RIT dans l’Aisne: Blanc-Bois, la Pêcherie, bois de Gernicourt et de Beaumarais, carrières de Roncy, bois Marteau pour la préparation de l’offensive d’avril, bois des Buttes, et de la Mine, tunnel du bois des Moches, bois de Gernicourt où ils escortent les prisonniers.

 

Le 9 juin 1917, Adrien GIBERT affecté au 313ème RI qui se trouve dans le secteur de Juvincourt.

 

Mais le 5 août, il est réaffecté au 122ème R.I.T. qu’il retrouve à Pontavert (ferme du Choléra - Craonne), où ils restent jusqu’à la fin de l’année 1917

 

En janvier 1918, le régiment est toujours à Gernicourt, Meurival, Magneux-lès-Fismes puis il passe dans le secteur de Péronne et de Rosières-en-Santerre, à la disposition des services routiers de l'armée pour creuser de nouvelles routes et aménager les voies d'accès en arrière du front : Chiry, entre Dreslincourt et Pimprez puis en juin : bois de Saint-Marc, Romény, Cormoyeux, bois de Talma et de Saint-Quentin.

 

 

Dans la nuit du 14 au 15 juillet, les allemands lancent une importante offensive dite «de la Paix», sur un front de 80 km pour tenter de le percer et d’en finir. C’est un orage d’obus, sur le secteur de Châtillon où se trouve la 3ème cie. Le régiment bat en retraite et se réfugie dans la forêt d’Epernay à 2,5km au sud-est de Vauciennes.

 

Le régiment aura 4 tués, 45 blessés, la plupart par éclats d’obus, mais surtout 5 officiers disparus dont le chef du 1er bataillon, et 264 hommes disparus dont 106 de la 1ère cie et 134 de la 3ème, dont Adrien GIBERT, ce qui témoigne de l’intensité des bombardements qui se sont abattus sur ces 2 compagnies.

 

Cette offensive allemande sera pourtant sans résultats, près de 40 000 Allemands sont tués, blessés ou prisonniers. Moins de 5 000 Français «seulement ? dont Adrien» sont hors de combat. Cette victoire est l’œuvre des bonnes dispositions défensives et offensives du général Pétain, devenu alors général en chef. Trois jours après cette victoire défensive de la 4ème Armée, Foch décide de réduire la poche de Château-Thierry pour mettre fin aux espoirs des Allemands de marcher sur Paris. Les français contre-attaquent et le 21 juillet ce sera la 2ème victoire de la Marne. 

 

Devant les pertes subies par le 122ème RIT , il est dissous le 15 août.  

 

Quelques noms de la liste des 264 disparus de la nuit du 14 au 15 juillet

 

Son nom est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes, mais aussi à Carcassonne sur les plaques du parvis de la cathédrale, mais aussi à l'intérieur de la cathédrale elle-même,où il résidait probablement avec son épouse ( et ses enfants ?)  avant la guerre.