Fils de Jean Pierre et de Jeanne Marie LEYCHENNE, Jean Paul GALY est né le 15 décembre 1874 à Boussenac en Ariège. Il est surnommé Mouréouet du nom du hameau où résident ses parents et où il est né. Il passe toute son enfance et sa jeunesse à Boussenac, une commune de montagne située en Ariège dans le Couserans au nord-est de Massat. Cette commune comptait à son apogée en 1876, 2750 habitants.
Lors du conseil de révision de sa classe, vers septembre 1894, à Massat, son n° matricule au recrutement est le 1242 / Foix. Il dit exercer le métier de scieur de long et résider à Boussenac, chez ses parents. Il est déclarer "bon pour le service armé".
Il effectue son service militaire à partir de 18 novembre 1895, jusqu’au 21 septembre 1898, à la 7ème compagnie du 17ème escadron du train des équipages militaire (17ème E.T.E.M. cantonné à Montauban). Mais la 7ème Cie est en Algérie toute la durée du service militaire de Jean Paul GALY.
A la fin de son service militaire, il s’installe à Marsillargues.
Jean Paul GALY se marie le 19 décembre 1900, à Boussenac (Ariège), avec Marie GALY, d’où naîtront au moins deux enfants: Jean Baptiste, né à Boussenac et Lucie, née à Trèbes. Le couple s’installe à Trèbes fin 1903 / début 1904.
Jean Paul GALY décède le 20 novembre 1918, à Montpellier, des suites d’une maladie contractée au service (cancer de l’estomac).
Présentation des unités dénommées Escadrons du Train des Équipages Militaires (E.T.E.M.)
En 1914, le Train des Equipages est hippomobile (50.000 voitures articulées). En métropole, il y a un escadron par corps d'armée, c'est-à-dire 20 escadrons composés de 3 compagnies d'active qui mettront sur pied 8 unités diverses. Il est constitué également de compagnies muletières et de convois auxiliaires. Grâce à une parfaite organisation, le Train des Equipages réussit à rendre opérationnels 110.000 hommes, 140.000 animaux et 50.000 voitures. Le Service Automobile des armes, qui n'est pas encore rattaché au Train des Equipages, est doté de près de 6.000 camions, 1.500 voitures automobiles et 1.000 autobus réquisitionnés. Ces matériels sont mis en place dans les sections. Durant le conflit, le Train va considérablement évoluer, le service automobile va se développer et cette arme va devenir dans le temps le moyen en logistique indispensable.
Ces unités sont subdivisées en sections fonctionnelles.
. les Sections de Transport de Matériel (S.T.M.)
. les Sections de Transport de Personnel (S.T.P.)
. les Sections Sanitaires Automobiles (S.S.A.)
. les Sections de Parcs (S.P.) qui assurent la maintenance
. les Sections de Ravitaillement de Viande Fraîche (R.V.F.)
. les Convois Administratifs (C.V.A.D.)
. le Groupe de Brancardiers des Corps d’armée et de Divisions (G.B.C.-G.B.D.)
. les Convois Auxiliaires (C.V.A.X.)
. les Boulangeries de Campagne (B.O.C.)
La grande guerre a popularisé le train des équipages. Le trainglot (surnom donné aux hommes de cette arme) est partout. S'il ne monte pas à l'assaut, il accomplit un rôle immense, laborieux et modeste, souvent périlleux, avec constance, dévouement, abnégation, sacrifice même. Dans les formations sanitaires, il est le compagnon du brancardier, et, avec lui, il participe au sauvetage des blessés. Dans les convois administratifs, il a le monopole de tous les ravitaillements de vivres. Par lui, la faim et la soif du poilu sont satisfaites et l'on sait l'importance de l'alimentation dans la guerre. Dans les unités de transport, il est l'homme de toutes les tâches, depuis la plus banale jusqu'à la plus périlleuse. Nombreux sont ceux qui sont morts au cours des ravitaillements, de jour et de nuit, alors qu'ils portaient jusque dans les lignes, munitions, engins, fils barbelés… Un nouveau trainglot est né au cours de cette guerre, qui, tout de suite, a pris une importance considérable et justifiée: le conducteur d'auto. Grâce à la puissance de rendement de son camion, il a pu s'acquitter des transports de matériel, mais encore il a pu assurer la tâche de transporter les troupes, d'assurer les liaisons des quartiers généraux. Le trainglot-chauffeur est donc devenu le facteur nécessaire, pour l'accomplissement des opérations tactiques. Par les nuits obscures, le mauvais temps, sans phares ni lanternes, le long des routes éventrées, encombrées, le volant est rude à tenir; mais il faut que l'officier qui porte des ordres arrive; il faut que les poilus qui sont dans le camion arrivent, et le trainglot-chauffeur le sait. C'est ce trainglot qui a permis Verdun en 1916 et Montdidier en 1918. De sorte que l'on peut dire en toute justice, qu'en ces cinq ans de la grande guerre, a mérité hautement de la patrie.
En effet, Jean Paul GALY passe au 14ème E.T.E.M. (cantonné à Lyon et rattaché au 14ème corps d’Armée) le 20 octobre 1915, (après quelques jours passé au 9ème E.T.E.M. (à Chateauroux, du 13 octobre au 19 ?).
La encore, nous ne connaissons rien de son affectation précise. Est-il affecté auprès du gouvernement militaire de Lyon ?
Il est affecté, le 22 mai 1917 au 8ème escadron du train des équipages (8ème E.T.E.M., cantonné à Dijon, rattaché au 8ème corps d’Armée) (en subsistance au 81ème R.I., régiment cantonné à Montpellier).
Là encore, il est difficile de comprendre son affectation précise. L'affectation au 8ème ETEM, est-elle simplement administrative et celle au 81ème R.I. une affectation fonctionnelle. Est-il déjà souffrant ???
Toujours est-il que Jean Paul GALY est classé «services auxiliaires», par la commission de réforme de Dijon, le 27 avril 1918, «pour troubles gastriques». Et Jean Paul est détaché dans ses foyers à Trèbes à titre agricole, le 14 mai 1918.
Il est maintenu dans le classement «services auxiliaires» par la commission de réforme de Carcassonne, le 14 août 1918.
Il est hospitalisé dans un service spécialisé de l’Hôpital mixte suburbain de Montpellier. Avait-il été déjà hospitalisé dans cet établissement avant son détachement ?
A la mobilisation,Jean Paul GALY a presque 40 ans. Le 7 août, il rejoint son escadron, le 17ème escadron territorial du Train des équipages militaires (E.T.T.E.M.) à Montauban.
Dès le 2 août 1914, le quartier Andréossy (caserne du 17ème ETEM), est le point de ralliement de 6.000 hommes, 8.000 animaux, 2.000 voitures. Selon le plan de mobilisation, ces contingenta trouvèrent le vivre et le logement au quartier Andréossy, à la caserne La Hire et dans de nombreux cantonnements à Montauban et dans ses environs. Là, pendant la période d'organisation, ce fut une activité débordante. Aussi, aux jours et aux heures fixés, chaque unité s'embarqua, complète en tout. Formations hippomobiles et éléments automobiles avaient tous rejoint leurs destinations dans les délais fixés. Les grosses unités de rattachement étaient: le 17ème C. A. (33ème D. I., 34ème D. I., 67ème D. I. de réserve), la 38ème division, la 96ème division territoriale, le gouvernement militaire de Lyon.
C'est ainsi que le 17ème escadron fut de Bertrix et de Sarrebourg, aux débuts malheureux de 1914. Dire ce que furent pour nos trainglots ces jours et ces nuits de retraite, ces étapes interminables sur des routes encombrées où la progression était presque impossible, alors que le canon de l'ennemi devenait menaçant, est bien difficile.
Enfin l'invasion est arrêtée sur la Marne et c'est pleins d'espérance, que nos convois refont, avec plus d'ordre, les étapes en sens inverse. Le front se fixe et s'organise. Le premier hiver arrive; il commence, il sévit. C'est le stationnement prolongé dans les secteurs. Les opérations de 1915, en Champagne, en Artois, en Belgique, en Lorraine, donnent aux unités du 17ème escadron l'occasion de se prodiguer en efforts, en dévouement.
Ne connaissant pas précisément l’affectation de Jean Paul GALY, nous en resterons aux suppositions, sauf que la suite de son parcours peut éventuellement nous éclairer.
Un groupe d'hommes du 14ème escadron du Train vers 1916
Jean Paul GALY décèdera des suites d’une maladie dite "aggravée au service" (cancer de l’estomac), le 20 novembre 1918, dans les locaux de l'hôpital mixte suburbain de Montpellier quelques jours après l’Armistice. Il aura su que la guerre était finie. Il n'aura pas le droit, malgré ses années passées, à la mention "Mort pour la France"
Le lieu de sa sépulture nous est inconnu. Il n'est pas inhumé à Trèbes. Peut-être l'est-il à Montpellier ?
Son décès est transcrit dans le registre d’Etat-civil de la commune de Trèbes à la date du 17 janvier 1919.
Son nom, avec le seul prénom Jean, est gravé sur le Monument aux morts de Trèbes.